Maurice Audin
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Le mardi 11 juin, à 23 h 30, un capitaine de parachutistes suivi de ses hommes pénétrait dans le bâtiment 1, cinquième groupe, et sonnait à la porte d'un assistant à la faculté des sciences d'Alger. Maurice Audin ? Veuillez nous suivre. A cette heure ? Oui.
Maurice Audin, vingt-cinq ans, embrassa sa femme Josette et ses trois enfants qui dormaient, et suivit le capitaine qui l'emmena au centre de tri d'El-Biar, où commença son interrogatoire. Jamais Josette Audin ne devait revoir son mari. Des parachutistes s'installèrent dans l'appartement auprès de Josette et des enfants, interdisant le moindre contact avec l'extérieur jusqu'au samedi 15 juin.
Le 12 juin, Paul Teitgen signait une nouvelle assignation à résidence au nom d'Autun (sic) Maurice, sur proposition du colonel commandant le sous-secteur de Bouzaréa. Le 13 juin, le colonel donnait le motif suivant : membre actif du P.C.A. clandestin compromis dans l'affaire des bombes. Vérification des activités.
Mais cette fois le disparu, car personne ne devait revoir Audin vivant, n'était pas un quelconque « bougnoule ».
L'affaire fut lancée par le recteur de l'académie d'Alger dès le 15 juin. Et se succédèrent toute une série de pièces, de lettres pour retrouver Maurice Audin. En métropole, l'affaire devint un symbole des méthodes employées à Alger pour gagner la bataille.
L'affaire aura les suites que l'on sait. Ira en justice. Des officiers seront interrogés. On ne peut en dire plus. La loi d'amnistie interdit de les nommer. On a passé l'éponge. Mais le fait est là : Maurice Audin avait été liquidé. Un comité Maurice-Audin entreprit de faire la lumière et lorsque Paul Teitgen apprendra, quelques mois après le 13 Mai, alors qu'il est en mission au Brésil, qu'on s'apprête à juger ,,par contumace, Maurice Audin, cet homme d'honneur entrera dans une violente colère et décidera d'apporter les preuves de l'assassinat de Maurice Audin : On n'a pas le droit de juger un macchabée.

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Deuxième bataille d'Alger